Bienvenue sur mon petit blogue! Vous y trouverez des réflexions drôles, parfois touchantes, parfois très songées, sur ma très honorable (et très emballante!) profession de traductrice, réviseure et rédactrice pigiste.
13 mars 2015
Savoir dire non
Il y a de cela trop longtemps que j'ai pris ma plume (ou plutôt, pianoté sur mon clavier!) pour vous faire part de mes aventures dans le merveilleux monde de la traduction à la pige... Me revoici donc pour vous partager, en toute humilité, ce que je trouve le plus difficile depuis que je travaille à mon compte : dire non.
Pas dire non n'importe quand, parce que je suis de mauvais poil (vite, un café!!) ou que je suis capricieuse. Non. Apprendre à dire non par respect pour mes valeurs... et pour la profession.
Sans doute en raison de la nature très « libre » de notre statut, nous, travailleurs autonomes, devons souvent composer avec les attentes parfois très (voire trop) élevées de certains donneurs d'ouvrage. Les clients s'attendent, quelquefois, à ce que nous travaillions tous les soirs ou toutes les fins de semaine, que nous acceptions toujours les mandats urgents, que nous respections toutes leurs exigences en matière d'outils de TAO à utiliser ou de « tâches connexes » à réaliser (mise en page, création de résumés pour accompagner nos traductions, etc.), et même que nous acceptions des tarifs très bas.
Est-ce à dire que ces demandes ne sont pas raisonnables? Pas forcément. En fait, ce que je veux vous écrire, c'est qu'au début d'une carrière de pigiste, afin de dénicher de nouveaux clients, on cherche souvent à plaire, à tout prix, pour se faire un nom... Cela peut avoir du bon. Mais (je l'ai appris à mes dépens), cela ne peut pas durer.
Nous avons tous nos limites. Elles sont dictées par nos valeurs, nos besoins, notre vie personnelle, nos connaissances, notre expérience. Au début, j'ai fait l'erreur de croire que si je disais trop souvent « non », je n'aurais pas suffisamment de travail pour bien vivre de ma profession à la pige. Mais je suis rapidement devenue débordée, et frustrée. Frustrée parce que je manquais de temps. Et frustrée parce que je travaillais sur des projets qui ne m'intéressaient pas autant que je l'aurais souhaité.
Et vous savez quoi? Depuis que j'ai cessé de tout accepter, et que j'ai commencé à prendre le risque de dire non, mon travail me rend encore plus heureuse. Et je n'en manque pas, loin de là.
J'ai tranquillement appris à apprivoiser ce mot qui me faisait bien peur. Ce mot qui, lorsque j'y songeais, faisait germer dans mon esprit l'idée que j'étais ingrate ou égoïste (à tort, bien entendu). Et j'ai commencé à dire non aux tarifs qui ne me satisfaisaient pas. Aux échéances que je ne pouvais pas respecter sans nuire à mon bien-être et à celui de ma famille, qui est une priorité pour moi. Aux conditions diverses qui alourdissaient tant mon travail que je ne prenais plus plaisir à le faire.
Et (ô surprise!), au lieu de fuir, mes meilleurs clients sont restés. Et ceux qui me convenaient moins sont partis. Et n'est-ce pas là la beauté du travail à la pige? Choisir ses mandats, ses conditions, ses horaires, ses priorités?
Pour être une pigiste heureuse, j'ai dû apprendre à dire non.
Et vous?
21 juillet 2014
Sept trucs pour trouver de nouveaux clients
Voilà, je vous avoue que j'ai eu un choc en écrivant la date en introduction de ce billet. Le 21 juillet? Ouf, cela signifie que je suis pigiste depuis maintenant plus de deux mois! Comme le temps file.
Il faut dire qu'au cours des deux derniers mois, je n'ai pas chômé, comme on dit. Bien entendu, quand on fait nos premiers pas dans l'effrayante jungle de la pige après plus d'onze ans passés en entreprise, il faut se faire au nouveau mode de vie, concevoir des outils de travail, et... vendre sa salade. Malgré tout, j'ai la chance incroyable de travailler en moyenne entre 15 et 20 heures par semaine depuis mes débuts comme pigiste, et ce, même si la période des vacances bat son plein (avec la traditionnelle accalmie qui l'accompagne...) et que je n'ai pas encore beaucoup de bagage de pigiste sous la cravate (ou sous le collier, plutôt, puisque je ne porte pas de cravate... ;-) ).
Quand je dis ça à mon entourage, que j'ai un bon nombre de contrats chaque semaine même si j'en suis à mes débuts, tout le monde est épaté. C'est flatteur, mais je pense avoir mis les bouchées doubles pour que la Planète toute entière sache qui est Hélène Turgeon et à quel point elle est extraordinaire! :) Blague à part, j'ai travaillé fort pour me faire connaître, et je le fais encore, chaque jour. Et j'ai pensé partager avec vous les 7 astuces qui m'ont le plus aidée à commencer à bâtir ma clientèle! J'espère qu'elles vous seront utiles.
1. Criez sur tous les toits que vous partez à votre compte.
Oui, c'est gênant. Oui, vous (ou votre entourage) allez peut-être vous trouver « fatigant » de répéter à qui mieux mieux que vous vous lancez comme pigiste. Mais si vous ne le faites pas, comment le sauront-ils? Comment pourront-ils ensuite dire à la cousine de la soeur de leur ami qu'ils connaissent un traducteur « qui est pas mal bon »? Cela semble anodin, mais le bouche-à-oreille porte fruit. Vraiment. À l'heure actuelle, mon plus gros client a été mis au fait de mon existence par l'entremise d'une amie qui a vu sur mon Facebook que je partais à mon compte. Dites-le à tous ceux que vous connaissez, et n'oubliez pas vos anciens employeurs et autres contacts professionnels. C'est la seule façon de passer « d'illustre inconnu » à « célèbre traducteur ».
2. Mettez à jour votre profil LinkedIn.
Tout de suite. Oui oui, là, maintenant. Arrêtez de lire ce billet et prenez le temps de le faire. Dans les deux langues. Assurez-vous qu'il est complet, pertinent, et attirant pour des clients potentiels. Ajoutez-y vos compétences. Mettez-vous en valeur dans l'introduction. Et de grâce, choisissez une photo de profil professionnelle, à l'image des services que vous offrez - c'est, disons, plus vendeur qu'une photo de vous en train de siroter une margarita sur le bord de votre piscine ;-). Si possible, demandez des recommandations à vos anciens partenaires d'affaires, collègues, clients et patrons. LinkedIn, c'est votre portrait professionnel - et une véritable mine d'or pour tous ceux qui cherchent les professionnels qu'il leur faut pour leur fournir les services dont ils ont besoin. Un de mes clients m'a trouvée sur LinkedIn, en faisant une recherche par mots-clés. Ça veut TOUT dire. Et si vous voulez voir un exemple de profil LinkedIn complet et bien rodé, pourquoi ne pas aller consulter le mien? ;-)
3. N'ayez pas peur de cogner aux portes.
Qu'est-ce qui est encore plus intimidant que de dire à tout le monde qu'on connaît qu'on part à son compte? Le dire aux gens qu'on ne connaît pas. Et pourtant, pour trouver de nouveaux clients, cogner aux portes est essentiel. Trouvez les entreprises pour qui vous aimeriez traduire ou réviser. Cabinets de traduction, PME, grandes entreprises, peu importe. Cognez à leurs portes. Envoyez de belles offres de services, bien présentées, bien rédigées, avec une belle lettre de présentation leur expliquant pourquoi vous êtes THE traducteur pour eux. Mettez l'accent sur votre expérience, vos domaines d'expertise et la satisfaction de vos anciens clients ou employeurs. Et n'attendez pas de réponse. Vous avez bien lu. Il y a de fortes chances qu'on ne vous réponde pas. Comme dans le cas des offres de services pour trouver un poste au sein d'une entreprise, rares sont les portes qui s'ouvrent quand on y cogne. Je dirais qu'environ 1 %, peut-être 5 % (pour être très généreuse) des offres que vous ferez déboucheront sur des contrats. Faites le calcul... vous devrez en envoyer, beaucoup. J'en envoie tous les jours. Et je sais que c'est la meilleure façon qu'une nouvelle porte s'ouvre.
4. Soyez actif sur Facebook et Twitter.
Les réseaux sociaux sont des plateformes formidables pour se faire connaître. Créez une page pour votre entreprise, mettez-y des liens vers des articles qui touchent votre profession, écrivez-y des mises à jour sur vos activités. Il y a des millions d'utilisateurs sur ces réseaux. Petit train va loin...
5. Joignez les rangs d'associations reconnues au sein de votre profession.
Vous êtes membre d'un ordre professionnel? Merveilleux, c'est un excellent début pour réseauter! Mais saviez-vous qu'il existe toute une panoplie de regroupements et d'associations, plus ou moins formels, où des gens qui exercent la même profession que vous peuvent échanger, réseauter, annoncer des contrats et j'en passe? De tels groupes sont foison dans LinkedIn, mais il y en a ailleurs - renseignez-vous auprès de comparses de votre milieu. Cette semaine, j'ai appris l'existence de l'ATAMESL, et j'en suis vraiment ravie : c'est un excellent endroit pour créer des contacts, apprendre les nouvelles tendances du marché et dénicher des contrats! Ne restez pas isolé.
6. Consultez les sites d'offres de contrats.
Saviez-vous que le Web regorge de sites où des entreprises et des particuliers affichent des contrats destinés aux travailleurs pigistes? En traduction, le plus connu est ProZ, mais il en existe de nombreux autres où l'on retrouve des projets dans toutes sortes de domaines : Guru, Jobboom Pigistes, AgentSolo... J'ai postulé, sur ProZ, pour un projet qui m'intéressait, et l'entreprise qui avait affiché ce projet m'envoie maintenant du travail plus régulièrement. Il faut, bien sûr, faire preuve de discernement, car certains des projets affichés sont nettement sous-payés... Mais ces sites restent une mine d'or pour se faire connaître et trouver des projets en période creuse.
7. Faites du bon travail.
Je sais, je sais... vous vous dites sans doute « mais qu'est-ce que c'est que ce conseil à la noix, je fais TOUJOURS du bon travail! ». En fait, cela peut sembler une évidence. Mais si vous accordez réellement la priorité à la satisfaction de vos clients et à la qualité de votre travail, vous êtes assurés que les clients reviendront cogner à votre porte. Client heureux, client régulier!
J'espère que ces quelques conseils vous seront utiles!
Hélène
2 juillet 2014
Petit lundi, grosse semaine
Pendant les 11 années passées à titre de traductrice-réviseure-rédactrice-etc. au sein de diverses entreprises, la fameuse expression « Petit lundi, grosse semaine » m'a toujours bien fait sourire. Il en va de même pour son expression antipode, « Gros lundi, petite semaine », que nous nous amusions à lancer dans nos passionnantes conversations de cubicules pour nous encourager à la fin d'un lundi qui nous laissait pas mal de « broue dans le toupet », comme on dit en bon québécois. En fait, je les trouvais bien amusantes parce que dans les faits, il n'arrivait jamais que la fameuse charge du travail du lundi diffère de celle du reste de la semaine. À bien y penser, j'ai toujours eu des gros lundis. Et mardis. Et mercredis... (bon, vous voyez sans doute où je veux en venir!)
Mais depuis que je me suis lancée dans cette grande aventure de la pige, je constate que les petits lundis et les grosses semaines sont des choses, ma foi, beaucoup plus communes que je ne l'aurais cru. Diantre, que dis-je? Ces choses sont FOISON! Depuis deux mois, mes semaines ressemblent à peu près à ce qui suit :
- Lundi : Oh! C'est tranquille. Je n'ai pas grand-chose de prévu cette semaine. Ah, si, tiens : j'ai ce petit 300 mots à finir pour midi. Ensuite, le néant... Pas grave. J'ai des tonnes de lavage à faire pace que j'ai été trop paresseuse pour tout terminer cette fin de semaine. Et il faudrait bien que je désherbe mes plates-bandes...
- Mardi : Bon! Toujours pas de contrats en vue pour cette semaine. C'est le bon moment pour aller faire l'épicerie. Et travailler sur mon site Web. Et écrire un billet de blogue. Et relancer mes clients en leur souhaitant une belle semaine. Et aller aux deux rendez-vous que j'ai au calendrier.
- Mercredi : Ouf! Grosse journée hier, finalement. Pas un seul sou de plus dans mes poches, mais j'ai trimé dur, je n'ai pas arrêté de la journée, comme on dit. Oh! Un courriel... Oui oui, Madame la cliente, je peux vous faire ça sans faute d'ici vendredi! Mais il n'y a pas de quoi, voyons. Lunch. Entraînement. Retour de l'entraînement. Trois courriels. De trois autres clients. J'aurais ceci pour vous cette semaine... Ah oui, d'accord, je peux vous le faire aussi. J'ai une urgence, auriez-vous du temps pour traduire ce texte d'ici vendredi soir? Calcul rapide dans ma tête... Oui oui, ça ira aussi. Il reste deux jours et demi à la semaine. Madame, j'ai trouvé votre profil sur le site de l'OTTIAQ, nous aurions plusieurs contrats pour vous, voici un extrait, est-ce que cela peut vous intéresser? Envoyez-moi votre CV, SVP, et vos tarifs, et vos préférences d'horaires, et votre signe astrologique. (Just kidding). Euh... quoi? Il est déjà 16 h 15? Flûte, faut que j'aille chercher les enfants aux camps de jour et que je prépare le souper, moi!
Je vous laisse deviner à quoi mes jeudis et vendredis sont consacrés! :)
Petit lundi, grosse semaine? Ma foi, oui! J'y trouve maintenant un fond de vérité. Mais je sais bien qu'au train où vont les choses, ce sera de courte durée... parce que j'ai la chance inouïe de connaître un départ vraiment inespéré comme pigiste et que d'ici peu, je risque d'être occupée à traduire et à réviser... même les lundis!
Hélène
17 juin 2014
Dix vérités que l'on n'ose pas toujours dire aux traducteurs qui se lancent à la pige
Eh bien, ça y est... Ça fait maintenant plus d'un mois que j'ai fait le grand saut, ou, comme certains se sont amusés à me le faire remarquer, que « j'ai fait preuve d'un incommensurable courage » et ai fondé ma propre entreprise de traduction, révision et rédaction à titre de professionelle pigiste. Après tout, ça prenait une grande dose de confiance et de détermination (et, aux yeux de certains, un brin de folie) pour mettre un terme à une carrière de plus de 11 ans dans de grandes entreprises bien reconnues et s'aventurer dans l'inconnu.
Aujourd'hui, j'ai envie de partager avec vous, chers amis lecteurs, dix grandes vérités que j'ai découvertes au cours du dernier mois et que j'aurais bien aimé connaître avant de me lancer en affaires en traduction! Ne me prenez pas trop aux sérieux... même si chacune de ces vérités a un fond de vérité (euh... on l'espère!), je vous les présente assaisonnées d'une bonne dose d'humour et d'autodérision! (Il faut bien rire de ses déboires et de ses inquiétudes pour progresser!)
À vos marques... prêts... Lisez!
1. Vous allez passer un temps fou sur Facebook, Twitter, LinkedIn et ailleurs sur le Web pour vendre votre salade.
Et quand vos amis vous demanderont à quoi vous consacrez votre temps, si vous leur dites que vous êtes actifs sur les réseaux sociaux, certains riront amicalement de vous en vous disant que vous perdez votre temps. (Ma réponse : ils n'en savent rien, et croyez-moi, les réseaux sociaux sont TRÈS efficaces comme moyens de marketing!)
2. Vous allez d'abord vous tourner les pouces.
Incroyable, non? Et pourtant, c'est vrai. Au début, quand vous aurez fait 4 heures de recherche de clients dans votre journée, que vous aurez tondu la pelouse, fait votre lavage, rangé la chambre du plus jeune, arraché les mauvaises herbes et fait l'épicerie, ils vous restera encore du temps avant l'heure du souper, et vous ne saurez plus trop quoi en faire. Et vous recommencerez le lendemain.
3. Et vous avez le droit de vous tourner les pouces.
Oui oui. Je me donne le droit. Et je vous le donne aussi à vous, tiens, tous mes amis pigistes qui me lisent! Qu'on se le dise : l'un des grands avantages d'être pigiste, c'est d'être parfaitement maître de son temps. Vous voulez faire une sieste postprandiale? Mais allez-y, pardi! Votre corps refuse de sortir du lit avant 9 h le matin? Écoutez-le! Il n'y a rien de mal à prendre des pauses, vous reposer, couper vos journées en deux pour consacrer un peu de temps à vos loisirs. Je suis moi-même triathlète, et je vous jure que ça fait un bien fou de prendre une heure de pause au milieu d'un gros contrat pour aller marteler l'asphalte de mes espadrilles. Traducteur reposé, clients contents! (Et puis, avouez donc que vous êtes allés voir ce que « postprandiale », ça mange en hiver.)
4. Vos clients potentiels et existants oublieront votre existence.
Ce n'est pas leur faute. Ils n'ont rien contre vous. Ils sont débordés, exténués, pris dans le tourbillon de la routine. Parfois, dans ces circonstances, un petit courriel pour leur souhaiter une bonne semaine ou un petit téléphone pour vérifier s'ils avaient des commentaires sur votre dernière traduction (même si vous savez que vos traductions sont toujours excellentes!) leur rappellera que vous faites du bon boulot pour eux. Et puis tiens, en lisant vos mots ou en entendant votre douce voix, il se souviendront soudainement qu'ils ont justement quelque chose à vous envoyer!
5. Vous vous ferez claquer la porte au nez. Souvent.
C'est une belle leçon d'humilité, et aussi l'occasion par excellence de ne pas laisser votre confiance en vous faillir sous le poids des « vous demandez trop cher », « ces délais sont trop longs pour nous », « je n'ai pas besoin d'un traducteur, j'utilise Google Translate » (eh oui, croyez-le ou non, celle-là, on me l'a faite, et j'ai eu beaucoup de mal à ne pas pouffer de rire!). Mon conseil : persévérez. Encore. Et encore. Cognez à toutes les portes. Inscrivez-vous à tous les répertoires et groupes de traducteurs pigistes. Réseautez. Laissez vos cartes professionnelles partout où vous le pouvez. Oui, on vous claquera la porte au nez. Très, très souvent. Mais si on ne cogne jamais aux portes... personne n'ouvre. Je vous promets qu'une porte s'ouvrira, puis une seconde, et une autre encore, et que bientôt, vous n'aurez plus besoin du tout de cogner aux portes.
6. On est aussi efficace en pyjama qu'en tailleur et talons hauts.
Ah... un autre avantage d'être pigiste. Le confort! Je suis une fille matinale... vous me verrez souvent travailler à 7 h 30 le matin, café à la main, joliment vêtue de mon pyjama le plus confo. (Ah... Non. Non, vous ne me verrez pas. Si vous me voyez travailler un jour, j'aurai une tenue convenable. ;-) ).
7. Vos nouvelles connaissances seront déçues quand vous leur annoncerez que vous maîtrisez seulement deux langues.
De toutes les questions qu'on m'a posées depuis le début de la carrière, celle qui remporte la palme convoitée de la plus populaire est : « Ah oui? Tu es traductrice? Tu parles combien de langues? » Cette question est inévitablement suivie d'un « Oh... ok. » et d'une moue dépitée quand je réponds que je maîtrise parfaitement l'anglais et le français et possède des connaissances élémentaires en espagnol. Je sais que mes amis traducteurs se reconnaîtront dans cette vérité! Vaut mieux maîtriser parfaitement deux langues et être apte à traduire dans cette combinaison que d'en connaître 10 et de n'en faire que dalle. Non? :)
8. Vous vous découvrirez une bosse des maths.
D'accord, je l'avoue en toute humilité : je déteste les mathématiques. Je ne les ai jamais aimées. Oui, je les comprenais assez pour bien réussir à l'école. Mais oui, j'ai fait des cauchemars dont les personnages principaux étaient des dérivées et des intégrales (et j'en ferai sans doute encore quand mes enfants seront au CÉGEP et entretiendront l'espoir que maman pourra encore répondre à leurs questions de maths...). Mais quand on devient son propre patron, on n'a plus le choix : il faut jouer avec les chiffres. TPS, TVQ, factures, chèques, virements et suivi des paiements auprès des clients font partie de notre quotidien. Fort heureusement, il existe des professionnels qui peuvent aussi nous aider avec la comptabilité! De mon côté, je me surprends à apprécier cette partie de mon nouveau boulot. Comme quoi on ne cesse jamais d'apprendre!
9. Même si les clients ont toujours raison, vous aurez parfois à leur dire qu'ils ont tort.
Gentiment, tout de même. Avec des gants blancs. Pendant votre carrière, vous allez commettre des erreurs. Vos clients aussi. Ils se tromperont peut-être sur le montant de paiement sur lequel vous vous étiez entendus. Ou ils oublieront de vous fournir le lexique qu'ils vous avaient promis pour vous aider dans votre travail. Ils apporteront parfois des corrections à votre texte que vous saurez inacceptables, et vous vous devrez de leur expliquer pourquoi. Être pigiste, c'est gérer le délicat équilibre en la satisfaction de la clientèle, la qualité de notre travail et tous les aspects logistiques de la vie à son compte.
10. Nous sommes chanceux de pouvoir faire ce métier.
La traduction est l'une des rares professions avec laquelle il est facile de bien gagner sa vie en travaillant comme pigiste. Profitons-en! C'est une expérience en or, idéale pour l'équilibre travail-famille-loisirs, et combien amusante. Depuis que j'ai quitté mon emploi pour fonder Communications Art&Fact, pas une journée n'est passée sans que je n'apprenne quelque chose de nouveau et d'enrichissant. La vie de pigiste, sans être le paradis... c'est drôlement intéressant.
Hélène